samedi 26 février 2011
IMMERSION CISTERCIENNE (6)
En préliminaire, notre guide nous présenta sommairement l’historique de l’abbaye et sa résurrection. Ce monument religieux, site d’exception, conjuguant la simplicité cistercienne à l'exubérance d'un univers rococo sur les rives de l’Authie, se révélait néanmoins l’unique abbaye cistercienne des XVIIème et XVIIIème siècles complète en France et l’un des derniers fruits de la floraison baroque. D'abord construite au XIIème siècle par cet ordre choisissant toujours un lieu enrichi d’une source ou d’une présence d’eau, elle a été intégralement reconstruite au XVIIème suite à de nombreux évènements historiques qui ont achevé sa prospérité.
Avant de pénétrer à l’intérieur de cet édifice, un poirier de la Madeleine rescapé, d’une hauteur impressionnante, datant de huit cents ans et portant encore des petits fruits, au toucher rugueux, dotés d’un épiderme épais, d’une peau jaune citron, d’un grand pédoncule, d’une chair mi-fine, juteuse, acidulée et sucrée à la fois, fondante, d‘un goût agréable et planté par les moines cisterciens jouait le rôle de portier. A partir de ce magnifique arbre fruitier et d‘autres bien entendu, les religieux fabriquaient une liqueur de poire réputée même hors de nos frontières et ce fruit figurait sur le blason de ce monument dont les couleurs étaient celles du duc de Ponthieu (mort en 1147) qui fonda l’abbaye de Valloires en 1137. Nous entamions la découverte de cet univers où la notion temporelle s’évanouissait pour laisser place à la respiration toute intérieure. Où les frères portaient, à leur époque, l’Amour du Christ jusqu’à atteindre l’inaccessible. Leur quête se révélait dans cet absolu, peu importe le temps, où l’espérance les animait jour après jour. L’Amour transpirait de leur âme jusqu’à en brûler leur cœur. Leur devise s’avérait la suivante : « prie et travaille ». La vie du moine se révélait ponctuée par trois cycles se répétant successivement la prière (l'âme), l'étude (l'esprit) et les tâches matérielles (le corps).
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