lundi 7 février 2011

JOURNEES DU PATRIMOINE 2008 (2)


Les aiguilles de ma montre-bracelet indiquaient pratiquement 19H et mon mari et moi avions repéré lors de notre exploration du principal monument historique de la capitale du parfum, un restaurant s’appelant « Le Bistrot de la Cathédrale ».
Mon mari et moi pénétrions dans une plaisante salle spacieuse parée de boiseries claires d’où émanait un esprit contemporain. En entrée, mon époux et moi nous étions laissés tenter par une spécialité locale, le Pâté de Chartres. Une pâte feuilletée garnie d’une couche de farce, formée d’un mélange de foie gras frais, de noix de veau et de filet de porc frais, de filets de perdreaux et d’une autre « strate » de farce. la saveur délicate, soyeuse et raffinée du foie gras rehaussait le goût du hachis de viande. Après cette merveilleuse spécificité régionale, le serveur nous apportait notre poule au pot Henri IV, roi initiateur de ce mets, accompagnée de ses petits légumes de primeur. Je sentais que la viande avait mijoté doucement pour parvenir à cet état de tendreté. Cette volaille s’avérait d’une succulence digne d’un restaurant étoilé. La garniture croquait agréablement sous la dent. Quelle félicité ! Quelques instants plus tard, un membre de la brigade s’approcha de notre table pour nous servir un Soufflé glacé Grand Marnier agrémenté d’une madeleine de Proust. Un prestigieux et incontournable dessert n’étant pas sans ignorer que cet écrivain a passé son enfance à Illiers-Combray, commune eurélienne située à 26 kilomètres du lieu de cet établissement très sympathique. La conjugaison des écorces d’oranges confites et du cacao affinait la subtilité du goût. Cette gourmandise explosait en bouche tel un feu d’artifice ! Le petit gâteau court et dodu m’évoquait le beau roman « Du côté de chez Swann » de cet auteur. Quelles blandices des sens !
Le jour basculait, la nuit commençait à tomber. La ville nous offrait un spectacle à réveiller notre âme d’enfant.



Une extraordinaire illumination de ses monuments historiques proposée lors de trois circuits pédestres permettant de découvrir ce haut lieu de pèlerinage. Le célèbre pèlerin Charles PEGUY réalisant le voyage à pied au départ de Paris, parcourrait 91 kilomètres. Il effectuait ce périple en un temps assez bref soutenu par sa foi fervente. Cet écrivain matérialisa son intention maintes fois. Mon époux et moi nous révélions admiratifs devant la représentation exacte de la polychromie de certains de ces chefs-d’œuvre comme à l’origine. Nous ressentions bien que ce travail de composition lumineuse et sonore était porté par une réflexion plastique, fondée sur un travail historique et patrimonial. Il créait un rapport différent et présentait un regard nouveau sur la cité du vitrail. Sur quelques édifices, une sorte de diaporama s’avérait rétroprojecté, en un défilement pas trop hâtif, accompagné d’une musique et d’un commentaire mettant l’accent sur les scènes projetées et distordant curieusement les bâtiments. Les autres recevaient une animation immobile moins affinée. La poursuite de l’itinéraire se révélait presque inhumaine car une foule fourmillante nous bousculait de toute part et nous écrasait les orteils. Au cours de ce parcours, mon conjoint et moi croisions des clowns juchés sur des échasses se promenant tout en jouissant de ce moment festif. Quelques encablures plus loin, demeurait dans la pelouse d’un jardin le reste d’un lancer de confettis. Cet événement se déroule une fois par an à l’occasion des journées du patrimoine. Mon conjoint et moi prenions encore le temps de nous balader avant de rejoindre la voiture.
Jacques et moi nous dirigions vers notre hôtel-restaurant Marmotte localisé dans une zone industrielle chartraine. Au bout de quelques minutes, ma moitié et moi avions atteint notre destination.
La chambre semblait confortable et fonctionnelle. Aucun bruit ne transperçait les murs. Manifestement, l’insonorisation s’avérait efficace.
Après une douce nuit dans les bras du Dieu grec Morphée, une autre journée touristique nous attendait. La visite du chantier de mon mari réalisé en 2002. Notre nouvelle destination, située à 50 kilomètres de la localité précédente, se nommait La Croix du Perche.
Ce village, appartenant au département de l’Eure-et-Loir, abritant 200 habitants recèle un petit joyau dans l’église Saint-Martin de bonne taille.


Le temps n’avait laissé aucune empreinte, malgré l’humidité perpétuelle, sur les 118 panneaux polychromes, datant de 1537, de la voûte lambrissée aux motifs décoratifs de grotesques et d’anges. Mon époux et moi avons rencontré les membres de l’association de sauvegarde de cette maison de Dieu, très heureux d’exprimer l’amour porté à ce monument à l’un des deux restaurateurs impliqués dans cette lourde tâche. Au cours de la conversation, je racontais au photographe ayant réalisé les nobles cartes postales de ce sublime trésor l’étude que j’avais effectuée par le passé sur la hiérarchie des anges. Très intéressé, je lui promettais de lui en adresser une copie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire