Sur le parcours, nous parlions à bâtons rompus. Arrivées à Saint-Lazare à 7H35, nous marchions dans les couloirs du métro pour rejoindre la ligne Châtillon - Montrouge afin de descendre à la station Montparnasse Bienvenüe.
Nous étions très en avance, je suggérais à Jacqueline de nous arrêter dans un café de la gare pour consommer un petit-déjeuner. L’heure tournait et j’insinuais que nous nous approchions du tableau d’affichage de départ des TGV signalant le numéro de la voie.
Nous commencions à paniquer car il était presque 9H et mon train ne s’affichait toujours pas. A la dernière minute, la voie du TGV pour Brest, ville dépendant du département du Finistère en Bretagne, était indiquée. Nous nous empressions d’atteindre le quai et sur les conseils de mon amie, je montais dans n’importe quelle voiture par sécurité.
Une fois, à l’intérieur, je regagnais tranquillement ma place et Jacqueline restée sur le quai me cherchait du regard pour me dire au revoir.
Je m’installais confortablement et méditais. Au bout d’un moment, Je sortis mon livre, de mon bagage, racontant la lumineuse histoire du prince qui manquait de tout. Ce conte, très philosophique, me transportait sur une autre planète.
Au terme de deux heures et trente minutes car le voyage durait quatre heures et trente minutes, je saisissais mon carnet afin d’écrire mes impressions du moment et les pensées qui me traversaient l’esprit et environ trente minutes avant la fin du parcours, tout en dévorant un paquet de biscuits fourrés au chocolat, j’écoutais mon baladeur MP3 diffusant une musique sacrée élevant l’âme.
Il était 13H36, nous venions d’arriver à destination où personne ne m’attendait car ma sœur, venant d’un petit village situé à 14 kilomètres d’Angoulême en Charente, devait rouler six heures, sans compter les arrêts, pour me rejoindre chez les Brestois. Vers 14H, elle m’appelait afin de me fixer le lieu et l’heure de nos retrouvailles. Elle avait choisi l’église Saint-Martin pour les facilités de stationnement, à 15H.
A 14H40, je pressais le pas pour me rendre à la maison de Dieu où j’attendais avec impatience, Odile. Je la vis enfin, arriver à pied, elle avait garé sa voiture un peu plus loin et je lui sautais au cou, nous ne nous étions pas vues depuis trois ans !
Après d’affectueuses embrassades, je lui indiquais l’adresse de l’hôtel Première Classe localisé à Gouesnou à huit kilomètres de notre chère ville, que j’avais réservé par internet longtemps à l’avance en raison des vacances scolaires.
Sur le trajet, nous n’arrêtions pas de discuter, si excitées de nous revoir.
Une fois parvenues à notre résidence temporaire afin de déposer nos bagages et de régler les formalités d’inscription, ma sœur se préoccupa gentiment de mes souhaits. Je considérais un peu mon séjour en Bretagne comme un pèlerinage. Je désirais, d’une certaine manière, me rapprocher des miens. Un peu comme un chemin de croix composé de ses stations, nous avons réalisé un parcours constitué d’étapes dans les différents cimetières de la cité de notre jeunesse, où reposent nos chers défunts.
Un profond recueillement sur la sépulture de notre grand-mère où je m’imaginais à ses côtés dans son humanité. Nous étions peinées de constater que les tombes de notre papa et de notre grand-père n’apparaissaient plus dans leur lieu respectif et de ne pouvoir, en ce qui me concernait, prier pour leurs âmes. Malheureusement, nous n’avions pas été prévenues de leurs démolitions.
Nous nous étions rendues au jardin du Souvenir du crématorium de Brest, là où notre maman avait été incinérée. Son décès était consécutif à la canicule de l’été 2003.
En fin de soirée, nous avions effectué quelques emplettes dans la ville avant de dîner dans une cafeteria d’un centre commercial.
Après un repas plutôt léger, nous étions rentrées à l’hôtel car la fatigue du voyage commençait à se faire sentir. Il était 20H et une grande clarté persistait due au positionnement géographique.
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