Ce jeudi 12 août 2010, je retrouvais Jacqueline à 8H17 à la Gare de Chaumont-en-Vexin, village situé à 9 kilomètres de la Fourmilière, partant à Toulon dans le département du Var chez son frère, fêter les fiançailles de l’'une de ses trois nièces.
Dans le train, je lui présentais le nouveau « look » de Noisette portant maintenant les deux oreilles tombantes conformes à la race Bélier et ressemblant à « Pollux », le petit chien du Manège Enchanté. Elle pouffait de rire devant la boule de poils et voulait garder les tirages mais je lui répondais que je souhaitais les montrer à Lo Rens que je devais retrouver à 9H17 à l'accueil de la gare Saint-Lazare dans le huitième arrondissement de Paris. Je lui racontais qu'elle la connaissait déjà. Il y a 15 ans, le 18 juin 1995 lors du buffet organisé afin de fêter ma démarche de confirmation, toutes les deux s'avéraient invitées et s'étaient certainement croisées dans le salon. La conversation allait bon train, Jacqueline me narrait ses dernières excursions car elle appartient à une association culturelle et une jeune femme assise sur une banquette diamétralement opposée à la nôtre, sûrement dans ses pensées, sortit de sa rêverie en sursaut lorsqu'elle réalisa qu'elle devait descendre et sortit du train de justesse. Nous étions contentes de voir qu’elle n’avait pas raté sa station. Puis mon amie et moi reprenions notre « causette » au ton plutôt joyeux et je lui racontais le programme de ce jour avec mon invitée m’offrant son inestimable amitié. Le menu lui semblait plutôt alléchant pour une journée parisienne. La visite de Paris Plages, évènement ayant démarré le 20 juillet et finissant le 20 août, débuterait la mi-matinée. Deux options s’offraient au public : la Voie Georges-POMPIDOU ou le Bassin de la Villette. Ayant pensé que le quatrième arrondissement se révèlerait plus convivial que le dix-neuvième arrondissement, j‘avais donc opté pour la Voie Georges-POMPIDOU mais nous partirions de la station Pont-Neuf. Ensuite on rejoindrait le Carrousel du Louvre dans le premier arrondissement où ma chère amie et moi aurions une foultitude de choix de cuisine pour nous restaurer. Puis nous baguenauderions, avec félicité,
aux célèbres jardins des Tuilerie agréables en cette saison et on achèverait cette délicieuse journée par l‘incontournable salon de thé « Angélina ». Soudain, un homme se rendit compte en entendant la sonnerie de l’agent des chemins de fer que le train était arrêté dans la gare où il devait descendre mais malheureusement le monsieur réagit trop tard et les portes se refermèrent. Le transilien roulait depuis 45 minutes et le parcours finissait dans 15 minutes. Jacqueline me posait quelques questions au sujet de Lo Rens et je lui répondais qu’elle était une ex salariée de la société américaine dans laquelle je travaillais autrefois. J’avais fait sa connaissance lors d’une formation en informatique que je lui avais dispensée en 1994. Ma merveilleuse amie vivait en Iran depuis trois ans et demi et œuvrait au sein d’une O.N.G. dont le but s’avérait d’offrir des formations en couture aux femmes défavorisées afin de leur permettre par la suite de développer leur business à domicile. Sacré défi ! Il était 9H17 et nous atteignions enfin le terminus. Après être descendues de notre wagon, Mère Prieure et moi marchions jusqu’au hall de la gare et je cherchais des yeux ma fidèle amie. Elle me remarqua la première, me tendit les bras pour m’étreindre et m’embrassa. Mon invitée se révélait méconnaissable. Elle, originellement brune s’était teinte en auburn lui éclairant le visage, portait une veste d’une longueur moyenne d’un beau jaune lumineux la rajeunissant et un pantalon en jeans classique. Je la présentais à Jacqueline et ajoutais qu’elle avait du rencontrer Mère Prieure lors de la fête donnée à l’occasion de mon renouvellement des promesses de mon baptême. Je les invitais à prendre un petit déjeuner à « La Brioche Dorée » à côté de la gare. Une fois, dans la sandwicherie elles choisissaient une viennoiserie accompagnée d’une boisson chaude. Notre trio montait à l’étage et s’installait confortablement à une table prévue pour quatre personnes. J’attendais que chacune d’entre elles se mette bien à son aise avant d’entamer la conversation. Une fois que tout le monde s’avérait tout à fait prêt à consommer son repas matinal, je sortais de mon sac, réservé aux sorties, les fameuses photos de Noisette pour surprendre Lo Rens. A la première vision, elle s’esclaffa et me demanda de quelle bestiole il s’agissait. Je lui répondis que Noisette se révélait une charmante lapine de race « bélier » d’où ses oreilles tombantes, croisée « fauve de bourgogne ». Petit phénomène créé justement par le compagnon, de Jacqueline, à l’imagination fertile. Je lui passais le second tirage montrant un gros plan du minois de notre petit canaillou et mon amie s’avérait au bord de l’apoplexie tant elle riait. Puis je lui présentais le programme que j’avais concocté à son intention, afin qu'elle reparte, dans le pays appelé autrefois la PERSE, des sensations plein la tête, ayant traversé un sublime moment dans sa vie avant de repartir le lendemain dans sa contrée lointaine, lui demandant si elle avait envisagé quelque chose de son côté. Mes suggestions semblaient lui convenir. Toutes trois réamorcions notre causerie. Mon invitée nous narrait son existence au quotidien dans ce lieu distant de 5000 kilomètres. Les activités de son O.N.G., ses relations avec les personnes de son immeuble, de la population en général et ses connaissances. Le tourisme qu’elle effectuait à ses moments perdus en voiture ou en empruntant les moyens de transport locaux. Je me suis absentée un petit instant et elle poursuivait ce charmant tête-à-tête avec Mère Prieure. Au bout de quelques minutes, je revins et les entendais parler d’appareils auditifs car Jacqueline souffre de surdité d’une oreille et subitement je regardais ma montre et faisais signe à Lo Rens de partir afin de profiter pleinement de ces quelques heures à passer ensemble.Nous commencions par prendre le métro à Saint-Lazare en direction de la station Opéra afin de rejoindre la station Pont-Marie pour nous promener à « Paris plages », le long des quais. En une dizaine de minutes, on parvenait à notre destination. Mon amie et moi marchions un peu et constations un quai des Célestins désertique. Les transats se révélaient évaporés ainsi que les petites cabanes transformées en buvettes pour l’occasion, le sable envolé et les animations endormies jusqu’à l’année suivante pourtant l’événement ne s’achevait que le 20 août et nous étions que le 12.
Ma chère Lo Rens, jamais décontenancée, me proposa de nous rendre à pied à la cathédrale « Notre Dame ». Mon amie s’extasiait devant la sublime architecture de cet édifice et j’abondais dans son sens. De plus, pour ma part la connotation religieuse venait se joindre à ce divin chef-d’œuvre et je m’imaginais avec quel foi nos ancêtres avaient bâti ce temple de Dieu. Puis après ce court moment de recueillement, je la sentais encline à la conversation. Je lui posais quelques questions au sujet de sa vie à l’étranger. Ensuite notre discussion dériva sur sa vie intime. Lo Rens me confia qu’elle avait rencontré un iranien chrétien, quelques temps auparavant mais qu’il ne souhaitait pas s’engager dans le mariage alors elle avait rompu. Cette expérience au goût d’échec l’avait déprimée au vu de son avancée en âge. Mais grâce à sa foi en Notre Seigneur, elle avait remonté la pente et attendait dorénavant que Notre Père céleste mette sur son chemin son futur mari. Devais-je considérer que son attitude se révélait trop attentiste ? Ne fallait-il pas provoquer le destin ? Enfin mon amie m’annonça qu’elle rentrait définitivement dans notre pays, nommé jusqu’en 843 la Gaule, le 10 septembre 2010 et allait s’installer à NIMES dans le département du GARD. Egoïstement, je lui déclarais que cette décision me semblait raisonnable et que mon inquiétude constante disparaitrait définitivement. Puis mon adorable invitée m’expliqua les raisons de sa résolution. Sa mission se révélait accomplie et une femme quadragénaire encore célibataire était considérée comme une fille de mauvaise vie là-bas. J’interrogeais Lo Rens sur le métier qu’elle envisageait d’exercer une fois établie dans le sud de notre contrée. Cette profonde chrétienne me répondit « aide à domicile. J’apprécie le contact avec les personnes âgées. Elles nous apprennent beaucoup de choses sur la vie.» Son désir transpirait de charité et d’humilité et je l’admirais.
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