dimanche 13 février 2011

ESCAPADE BRETONNE (4)

Le jour du retour, après un sommeil perturbé, je me levais à 6H, prenais une bonne douche me fouettant les sangs et m’habillais activement. A 7H, je frappais à la fenêtre d’Odile dont le rideau était tiré. Elle m’ouvrit, m’étreignit et prit de mes nouvelles. Nous descendions nous régaler avec notre petit-déjeuner. Une fois de plus, je commettais le péché de gourmandise, j’engloutissais plusieurs viennoiseries et me précipitais sur les diverses boissons. Ma sœur me fit signe que c’était l’heure de nous mettre en route. Dans la voiture, nous parlions sans discontinuer, conscientes de la séparation à venir. Nous nous fixions rendez-vous pour la toussaint à Rennes. Cette destination s’avérait aussi plus proche pour moi. En TGV, le voyage Paris-Rennes prend seulement deux heures. Cette nouvelle évasion serait une ouverture sur le monde. Parvenues à la gare, Odile m’accompagna au quai où nous faisions de dernières effusions avant de nous quitter. Je lui conseillais de ne pas attendre le départ du train afin de ne pas la retarder car son parcours représentait six cents kilomètres. Je montais dans ce formidable moyen de transport et me mettais à l’aise pour un voyage de cinq heures. Au bout de quelques minutes, le train s’ébranla lentement et je regardais à travers la vitre nous éloigner du quai. J’extrayais un ouvrage de médecine de mon sac à dos et me plongeais dans cet univers complexe avec grand intérêt. Au terme d’une heure et trente minutes, je m’endormis sur cette œuvre scientifique et mon ronflement me réveilla. J’essayais à nouveau de m’immerger dans ma lecture mais mes yeux se fermaient tous seuls. Je décidais de m’assoupir un moment pour récupérer un peu les heures de sommeil manquant à mon compteur. Finalement, un bruit me sortit de mon endormissement, il restait encore deux heures de trajet. Je grignotais quelques madeleines, bien évidemment pur beurre, acquises dans une boutique brestoise, avant d’attraper mon baladeur MP3 pour entendre des mélodies propices au recueillement. La dernière demi-heure, je regardais, à travers la fenêtre, le paysage verdoyant, défiler.


A ma montre, les aiguilles indiquèrent 13H30 et nous arrivions en gare de Paris-Montparnasse. Je descendais du TGV et à ma grande surprise, Jacqueline m’attendait. Elle me retrouvait souriante, m’embrassait chaleureusement et constatait que j‘étais revenue ressourcée de cette fabuleuse échappée celtique, en me replongeant dans mes racines d’adoption. L’air iodé m’avait stimulée et je percevais la vie à travers un kaléidoscope me renvoyant un motif chamarré. J’exultais de joie.


Mon amie me proposa de visiter la Chapelle Saint-Bernard de Montparnasse située à cinq minutes à pied de la gare dont l‘entrée se trouve sous l'horloge de gauche de la gare Montparnasse. Nous nous enfoncions dans ce lieu de culte afin de prier un petit moment. Je souhaitais remercier le Seigneur de cette agréable escapade bretonne et de ces merveilleux partages avec ma sœur. Cet endroit offrait un lieu d'intériorité et de silence pour la rencontre, le partage et la recherche de sens pour les solidarités humaines et les exigences évangéliques pour célébrer la diversité humaine et le Christ ressuscité. Avant de quitter cet endroit, au décor très dépouillé, Jacqueline et moi avions laissé une trace de notre passage sur le livre d’or placé sur une table à la sortie.


Nous avons rejoint la crêperie « Le petit Josselin » localisée à 800 mètres de notre point de départ. Pendant que nous savourions de succulentes et généreuses galettes et crêpes accompagnées d’un cidre demi-sec exquis, nous discutions de mon séjour et de la façon dont nous allions occuper notre après-midi. Après un moment de réflexion, mon amie me suggéra une promenade dans le cimetière du Montparnasse abritant des tombes célèbres.

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