dimanche 13 mars 2011

ECHAPPEE NORDISTE (5)



Nous avions été frappés par les fortifications médiévales de l’époque de Vauban composées de magnifiques portes impressionnantes. Malheureusement, il ne restait que quelques vestiges du château et de l’abbaye donnant une impression de désolation au sein d’un parc verdoyant mais bien entretenu.


Nous avions été conquis par l’architecture du Nord de la France mis en valeur par l’hôtel de ville et le Mont de Piété. Nous avions voyagé dans le temps avec de superbes maisons et de magnifiques hôtels particuliers datant des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.


Nous avions été navrés de constater la démolition d’une partie de la jolie église « Saint-Martin » remontant au XVIe siècle et reconstruite avec des matériaux traditionnels du XXe siècle. Ce lieu de culte conservait néanmoins une âme. En me promenant dans les travées de l’église, mon regard s’était immobilisé sur un texte apposé aux pieds d’une statue de la Vierge. Il m’a tellement touchée que je ne peux m’empêcher de le citer, il s’agit d’un extrait de :
« La vierge à midi » tiré des « Poèmes de guerre » de Paul Claudel. (1868-1955) [Ambassadeur, académicien, écrivain, poète et dramaturge].
Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n'ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête.
Midi !
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage.
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées,
Parce que vous m'avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
Parce qu'elle aussi, comme moi, pour vous fut cette chose à laquelle on pense,
Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes intervenue,
Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,
Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui,
parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !
Je ressortis de la maison de Dieu émue et en communion avec ce merveilleux passage.

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