Au bout d’une heure s’ensuivirent les vêpres pendant lesquelles je chantais les psaumes comme si j’étais consacrée, dans ce climat dégagé par les chants a capella. Je vibrais à l’unisson. Trente minutes plus tard, en longeant le mur pour me rendre au grand réfectoire, mon regard fut attiré par un texte apposé sur celui-ci concernant le silence. L’auteur était la grande mystique Marthe Robin (1902-1981) que j’affectionne particulièrement qui vivait à Châteauneuf de Galaure, dans le département de la Drôme. Pour elle, chaque jeudi, commençaient les souffrances de la Passion. Ainsi que les attaques du démon. Mais irrémédiablement, Marthe Robin entrait ensuite dans une phase d’identification totale avec Jésus, et parlait au Père... puis entrait dans une extase profonde. Avec le Père Georges Finet, elle fonde les Foyers de Charité, dont le premier à Châteauneuf de Galaure en septembre 1936.
Sa prière sur le silence se révélait la suivante :
« O ma Sainte et Bonne Mère ! Donnez-moi, donnez à tous de comprendre la grande valeur du silence dans lequel on entend Dieu ! Apprenez-moi à me taire pour écouter la Sagesse éternelle. Apprenez-moi à tirer du silence tout ce qu'il renferme de grand, de saint, de surnaturel, de divin. Aidez-moi à en faire une prière parfaite, une prière toute de foi, de confiance et d'amour. Une prière vibrante, agissante, féconde, capable de glorifier Dieu et de sauver les âmes ! »
Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison.
Sa demande m’interpellait et m’émouvait à la fois puis je me ressaisis et pénétrais dans ce grand réfectoire manquant de chaleur. Un frère bénissait le repas puis nous mangions sur une table monastère dans le silence et l’écoute du frère Côme Emmanuel lisant un passage de la charité dans le service apostolique. A 20H, je finissais mon repas. Un moine remerciait pour cette nourriture terrestre. J’aidais à débarrasser. A 20H15, l’office des complies (dernière prière avant le sommeil pour que l’œuvre de Dieu soit entièrement accomplie) achevait la journée dans l’allégresse. Il était 20H45 et je remontais dans la nuit en ayant les ailes de la colombe, en m'envolant, en ayant trouvé le repos vers « Montjoie » après avoir souhaité bonne nuit à frère Innocent. J’arrivais dans ma chambre et poursuivais ma narration.
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