mercredi 20 avril 2011
UN CHEMIN VERS DIEU (2)
Comme il est dit au verset 9 du chapitre 11 du livre de Luc de la Bible « frappez, et l'on vous ouvrira. », il était 15H, je frappais à la porte du prieuré « Notre Dame de Cana », s’avérant un ancien château et un moine m‘ouvrit. Je me présentais et il me répondit « on vous attendait » puis il me dirigea vers le moine s’occupant de l’accueil. Il s’appelait Frère Côme Emmanuel et était originaire du Bénin. Ce religieux m’expliqua certains détails au sujet de ma retraite et me confia au frère Innocent en charge entre autres de l’hôtellerie et de l’accompagnement spirituel. Il me conduisit à ma chambre qui se trouvait dans un bâtiment appelé « Montjoie », quel nom évocateur, situé à quelques mètres de « Notre Dame de Cana ». L’intérieur était tout neuf et accueillant et ma chambre se révélait spacieuse avec un coin salle de bains. Une importante fenêtre dotée de grands carreaux agrémentée de rideaux rayés rouges et blancs donnant sur le parc offrait une luminosité généreuse égayant la pièce. Un lit une place en bois clair, une table en bois clair d’une belle taille et sa chaise assortie, un fauteuil en tissu couleur crème, le sol était moquetté et pour toute décoration une icône, une bible un petit vase garni de trois chardons bleus et trois épis de blé et une croix en bois clair déformée. Un tapis de prière était posé dans un coin de la chambre. Après le départ de frère Innocent, j’enlevais mon manteau et parcourais la documentation concernant l’hôtellerie posée sur la table. J’entreprenais de faire mon lit et préparer mes affaires pour la nuit. Je sortais de mon sac de voyage mon livre, mon carnet et mon stylo. Je lisais cinq chapitres de « L’itinéraire spirituel de Dom Chautard » et découvrais avec enchantement la vie exceptionnelle d’un moine cistercien (du nom de la célèbre abbaye fondée à Cîteaux, située dans la commune de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux dans le département de la Côte-d’Or, la réforme cistercienne avait pour but un retour à une observance plus exacte de la Règle de Saint-Benoît, d’où une ascèse plus grande et une pauvreté plus stricte.). Je quittais « Montjoie » pour rejoindre le prieuré. Dans la chapelle, je m’installais sur un banc et restais un long moment en prière d’action de grâces. Je ressortais dans l’espace où le silence s’avère de rigueur et je contemplais par la galerie vitrée une parcelle du parc dans l’attente de l’heure de l’Adoration du Saint Sacrement : adorer Dieu qui est là devant nous, se laisser enseigner par cette présence et, si l’Esprit Saint nous l’inspire, lui dire notre amour en lui révélant le fond de notre cœur, avancée exceptionnellement d’une demi-heure car les moines devaient, ce soir après le dîner, se rendre à Beauvais, préfecture de l’Oise, située à 12 kilomètres, voir au cinéma un film circonstanciel « Des hommes et des dieux » du réalisateur Xavier Beauvois. 17H30 sonna et je retournais dans cette chapelle sobre et lumineuse. J’avais un cœur à cœur avec Dieu devant ce Saint Sacrement doré posé sur l’autel, dans un profond silence. Puis succédèrent les vêpres, office du soir en remerciement pour les grâces reçues en cette journée qui s’achève. Mon accompagnateur m’avait expliquée sur le tableau le fonctionnement du choix des psaumes (poèmes sacrés récités ou chantés constitués d'une suite de versets) et parallèlement montrée un guide reprenant les différentes messes de chaque jour de la semaine. Les religieux chantaient à l’unisson et a capella. Leur chœur prenait aux tripes. J’étais aux anges, transportée près du Père un court laps de temps. Une impressionnante communion se dégageait de ces moines. Avant le pique-nique dînatoire en guise de repas, chacun avait effectué une courte prière silencieuse escortée d‘un signe de croix, la bonne humeur régnait et les moines ne manquaient pas d’humour ! Après chaque religieux remerciait intérieurement accompagné d’un signe de croix rapidement le Seigneur pour cette nourriture. Je regagnais « Montjoie » heureuse du déroulement de l’après-midi. Je m’avérais la seule retraitante à partager la vie de silence et de prière des sept moines Dans ma chambre, je lisais un peu et priais une dernière fois avant de me laisser gagner par le sommeil.
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