mercredi 20 avril 2011
UN CHEMIN VERS DIEU (3)
Le jour suivant, je me levais à 6H et me préparais pour l’oraison de 6H45. Je me lavais, m’habillais, faisais mon lit et abandonnais « Montjoie » dans le noir, vers 6H30, pour aller à « Notre Dame de Cana ». La nuit m’enveloppait. Une petite fraîcheur me saisissait et m’était agréable tout à la fois. Arrivée au prieuré, j’apercevais une lumière un peu blafarde venant d’une fenêtre et je poursuivais mon chemin pour atteindre la galerie vitrée afin d’entrer dans l’espace où le silence est de mise. Je m’avançais vers la chapelle, trempant mon doigt dans l’énorme amphore à usage de bénitier placé à côté de la porte et pénétrais doucement dans cet intime lieu de prière. Quelques frères arrivèrent peu après pour ce magnifique temps de cœur à cœur avec le Seigneur. Durant ce dialogue personnel avec mon père céleste, où je le glorifiais, je le louais, le remerciais, je lui demandais de me rendre plus humble, moins colérique et de me montrer le chemin pour mes années futures et de prendre dans sa grande charité mes proches et mes amies. Au terme d’une heure de cette merveilleuse louange, les moines chantaient d’une foi fervente les laudes (office coïncidant en principe avec le lever du jour, louange du matin, pour consacrer à Dieu les premiers mouvements de notre âme et de notre esprit, afin que nous n’entreprenions rien avant de nous être réjouis à la pensée de Dieu.) à 7H30 me rapprochant de l’état extatique. ! Je puisais dans la parole de nouvelles forces afin d’avancer sur le chemin vers Dieu. Trente minutes plus tard, malheureusement, je prenais mon petit déjeuner toute seule dans un petit réfectoire se trouvant en sous-sol où le frère hôtelier avait tout préparé au préalable. Je mangeais légèrement, nettoyais toutes les tables de la salle et faisais ma petite vaisselle avant de retourner à « Montjoie ». A 11H je rencontrais frère Innocent en charge de l’accompagnement de ma pauvre âme. Revenue dans ma chambre, j’écrivais la suite de ma retraite, lisais l’extrait du livre « Vivre sa spiritualité au quotidien » concernant la bénédiction et qui concluait ainsi « Il est impossible de bénir et de juger. Alors maintenez en vous ce désir de bénir comme une incessante résonance intérieure et comme une perpétuelle prière silencieuse, car ainsi vous serez de ceux qui procurent la paix, et, un jour, vous découvrirez partout la face même de Dieu ». Puis je reprenais ma lecture mystique que je délaissais au chapitre 9. A 10H45, je partais de « Montjoie » et rejoignais « Notre Dame de Cana ». J’attendais un peu devant l’accueil le frère Innocent. Il arriva et s’excusa de son retard et m’emmena dans un petit parloir à l’atmosphère plutôt assez intime. Je lui posais des questions sur lui et sur sa communauté. Pénétré de Dieu, le moine me racontait que avant d’intégrer le monastère, il avait tenu le rôle d’aumônier dans la marine durant de longues années. Le religieux m’expliquait que la communauté Saint-Jean était constituée en « Famille Saint-Jean » dont les membres étaient regroupés en quatre branches les frères et sœurs apostoliques (œuvrant à propager la foi chrétienne dans la lignée des apôtres), les sœurs contemplatives (portées à l'introspection et à la méditation mystiques) et les oblats ( personnes entrées dans une communauté religieuse au profit de laquelle elles ont renoncé à leurs biens, mais qui demeurent laïques). Les frères et sœurs sont répartis sur quatre continents en une centaine de petits prieurés composés chacun de sept membres. Le prieuré de Troussures abrite une communauté de sœurs contemplatives et une communauté de frères, menant une vie religieuse selon l’esprit de Saint-Jean l’évangéliste (auteur de l'une des quatre versions de la vie du Christ contenues dans le Nouveau Testament). Saint-Jean est l’apôtre bien-aimé du Seigneur, le seul présent au pied de la Croix où il reçoit Marie pour mère. La vie des frères et sœurs est une vie de prière, d’études et de charité fraternelle qui s’ouvre, pour les frères, à une mission apostolique reçue de l’évêque de Beauvais, celle d’animer un centre de retraites spirituelles. Les prédicateurs sont essentiellement des frères de la Communauté Saint-Jean. Les enseignements sont donnés dans la lumière des trois sagesses philosophique, théologique et mystique pour que l’intelligence de la foi soit mise au service d’une vie d’amour dans le Christ. Peu à peu le moine déviait sur d’autres communautés religieuses. Je lui soumettais mon désir, dans un avenir lointain, de devenir moniale mais il m’expliquait que l’âge serait un obstacle et de me tourner plutôt vers les oblates ou les veuves de l’église sur le diocèse mais cela ne correspondait pas à ce que j’envisageais. Je souhaitais tellement vivre avec mes sœurs l’Amour de notre Père céleste jusqu’au bout !
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