Jacques et moi pénétrions dans le restaurant encore désertique à cette heure, les personnes déjeunant plus tardivement surtout un jour dominical. Un membre de la brigade nous présenta notre table, bien orientée disposant d’une vue harmonieuse sur le jardin. L’intérieur très raffiné demeurait sobre. Une serveuse nous présenta la carte et nous options pour un menu tant pis pour la grouse car elle faisait partie de la carte et s‘avérait dispendieuse. Une mise en bouche nous fut proposée, une canette escortée de sa julienne de légumes assaisonnée d’un aïoli de patate douce. La tendreté de la volaille conjuguée avec le croquant des légumes laissait en bouche une agréable sensation et cette sauce très inventive adjoignait une petite touche sucrée à l’ensemble avec délice. Par contre dans ce restaurant une étoile, un détail me choquait, chacun prenait son pain à la main dans la corbeille présentée par un membre de la brigade. Après un moment assez bref, l’entrée nous fut avancée.
Un lapereau en gelée citronnée accommodé d’une vinaigrette à l’olive noire. La finesse du gibier enveloppé dans cette préparation culinaire à la saveur acidulée rehaussait les arômes du mets affinés par cette note légèrement fruitée d’un produit typiquement méditerranéen. La salade verte nous apportait une touche de fraîcheur. Pendant la petite pause digestive, Jacques et moi feuilletions les prospectus gentiment fournis par le syndicat d’initiative et relevions une Chartreuse localisée à Neuville-sous-Montreuil, à 2,5 kilomètres de notre point de départ, à découvrir absolument. De plus, cette visite s’avérait circonstancielle après ma recollection à la Communauté Saint-Jean. J’étais empreinte de Dieu et portée vers tout cet environnement. Un serveur nous introduisit le plat.
J’avais opté pour le rouget barbet poêlé sur une tranche d’aubergine, coulis de poivrons doux. Le poisson frit avec délicatesse se mariait bien avec ce légume divinement préparé accompagnés d’une sauce à base de ces fruits. Je me léchais les doigts et je me sentais légère. Mon conjoint avait choisi les rognons de veau piqués aux baies de genièvre, purée de panais (racine comestible de couleur blanche et ressemblant au navet, mais au goût plus doux) et jus gras de cuisson. Apparemment, il s’était régalé. S’ensuivit le dessert.
L’entremet framboise pistache et son sorbet m’avait séduite. L’alliance du parfum de ce fruit rouge avec le goût de cette graine explosait en bouche renforcée par l’arôme de la glace à la framboise. Mes papilles vivaient un grand moment culinaire ! Jacques en inconditionnel de chocolat, avait jeté son dévolu sur la tarte tiède au chocolat noir, sauce caramel. Il savourait délicatement son péché mignon ! Nous ne pouvions pas conclure ce repas paradisiaque sans déguster un petit café bien voluptueux escorté de ses petits fours et chocolats maison. Sans conteste, « Le Château de Montreuil » méritait bien son étoile. On quittait l’établissement, aériens et prêts pour nous immerger dans La Chartreuse neuvilloise.
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