lundi 31 janvier 2011
LE BONHEUR D’UNE CONVERSION PERPETUELLE (13 avril 2010)
En 1992 lors d’une crise dépressive profonde, j’ai perçu une petite voix intérieure me priant de me faire baptiser. Elevée par des parents adoptifs, d’un anticléricalisme farouche, ils ne m’avaient pas fait passer par les eaux du baptême et ne m’avaient dispensé aucune éducation religieuse. Je me rendis à la première église Saint-Vincent de Paul de mon lieu de résidence dans les Hauts de Seine pour m’enquérir s’il était envisageable de recevoir ce sacrement adulte. La réponse fut affirmative.
J’obtins le 10 juillet 1992 un premier rendez-vous avec la responsable du catéchuménat. Lors de ma rencontre, elle me posa quelques questions afin d’être plus éclairée sur ma personnalité pour sélectionner mon guide spirituel. (Cette idée de baptême m’avait déjà traversée l’esprit lors de mon adolescence car je fréquentais une fille dont la mère enseignait le catéchisme et ma grand-mère m’avait parlée de Jésus-Christ dans mon enfance).
Le 6 octobre 1992, je faisais la connaissance de Jacqueline, directrice d’école d’infirmières de son état, qui allait m’accompagner dans mon parcours catéchuménal. Elle était impressionnante par sa taille et il se dégageait de son personnage une certaine rigidité. J’étais très intimidée et complexée par mon ignorance sur le monde de la religion. Je me sentais si petite dans cette nouvelle relation.
Un planning de rencontres fut déterminé, nous nous étions fixés le rythme d’une séance hebdomadaire.
Très vite, mon air un peu coincé s’envola et nous nous découvrions peu à peu des points communs. Notre binôme fonctionnait bien.
La préparation au baptême se déroulait sur deux ans au minimum. Chaque semaine, j’étais de plus en plus assoiffée de connaissances et me documentais sur tout ce qui me passait par la tête. Chaque partage me mettait en joie et je vivais sur un petit nuage, la tête dans les étoiles. La formation s’accomplissait en cinq étapes avant le jour de la réalisation de mon vœu le plus cher, d’entrer dans la grande famille des chrétiens.
Le 15 novembre 1992, je me sentais prête pour franchir la première étape de mon parcours : faire mon entrée en église. Ce premier stade était un grand moment dans mon cœur de femme en recherche. A cette occasion, mon accompagnatrice m’offrait une croix lors de la célébration, symbole porteur de signification.
Le temps s’écoulait et la lecture de la vie des saints et saintes approfondissait ma foi. Je commençais à entrevoir l’Amour de Dieu et à mieux appréhender le sens de la conversion.
Mi-avril 1993, je ressens le besoin impérieux d’effectuer une retraite spirituelle. Celle-ci se déroulera du 14 au 17 avril au Monastère de la Visitation à Paris dans le quatorzième arrondissement afin de me purifier, de rentrer plus en communion avec Dieu, de m’imprégner de la sérénité intérieure des religieuses qui les fait rayonner malgré leur âge avancé. Elles qui ne désertent jamais les chemins intérieurs ! Je ressors de cette période de recollection complètement ressourcée et transfigurée. Ce séjour chez les sœurs me confortait dans ma foi.
Le 30 janvier 1994, la seconde étape consiste en la remise du « Notre Père ». Une prière baignée d’humilité et riche de sens si une analyse en est effectuée. J’ai réalisé un pas de plus sur le chemin.
Afin d’étancher mon inextinguible soif de connaissance, je participe à un groupe biblique à un rythme d’une séance hebdomadaire. L’interprétation de textes religieux a souligné la faculté de Dieu à s’adapter et se conformer humblement à la capacité des êtres et des choses de pouvoir l’accueillir. Il épouse la durée et dépose en chaque seconde la grâce de sa présence. Dieu m’a dévoilée qu’il faut être ce que nous sommes, tel qu’il veut que nous soyons et que son Amour s’avère de toujours à toujours.
Le 13 février 1994, troisième étape, les accompagnateurs et accompagnatrices remettent aux catéchumènes le « Credo ». Ma vie de future chrétienne se précise. Quel chemin parcouru avec mon accompagnatrice spirituelle ! Le Seigneur est là. Il nous aime ! J’ai découvert que la conversion est un effort concret et quotidien de l’homme, soutenu par la grâce de Dieu, « en vue de perdre sa vie pour le Christ, unique moyen de la gagner ; pour se dépouiller du vieil homme et revêtir l’homme nouveau ». Nous n’entrons pas dans la pleine contemplation du visage du Seigneur par nos seules forces mais en laissant la grâce nous prendre par la main.
Le 5 mars 1994, avant dernière étape, l’Appel Décisif se déroule devant l’évêque dans les Hauts-de-Seine, je suis accompagnée de Jacqueline pour cette célébration. Cette journée était poignante et intense car certains candidats au baptême témoignaient de leur parcours et de l’Amour qu’ils avaient reçu de leur futur Père céleste.
Je comptais les semaines avant de devenir Enfant de Dieu.
Le 19 mars 1994, dernière étape nommée le Scrutin. La communauté chrétienne apporte son soutien aux catéchumènes, une telle force se dégage.
Enfin le 2 avril 1994, je m’engageais à la suite du Christ et je communiais au corps et au sang du Christ à l’église de Saint-Vincent de Paul et mon accompagnatrice spirituelle me faisait grand honneur en acceptant de devenir ma marraine. Lors de ce sacrement, je prenais le nouveau nom de baptême de Marie-Emmanuelle tant empreint de signification. Mon vœu d’appartenir à la grande famille des chrétiens s’avérait exaucé ! Je vivais un bonheur intense proche de l’extase !
Les nouveaux baptisés goûtaient l’instant présent. Quel moment émouvant !
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