dimanche 8 mai 2011

DECOUVERTE ORNITHOLOGIQUE (5)



Sans oublier les poules d'eau facilement reconnaissables à leur bec rouge à extrémité jaune. Leur plumage d’un noir brillant, leurs ailes brunes et une tache blanche au croupion les caractérisaient. Elles faisaient leur toilette d'un rapide va-et-vient jouissif de la tête. Au dessus de nos têtes le tournoiement de petits passereaux chantant. La guide nous abandonnait à un autre poste d’observation mais Jacques et moi nous rendions compte que c’était déjà l’heure du repas du milieu du jour. Nous rebroussions chemin en observant un peu la flore sans connaître le nom des plantes et surtout en humant l’air revigorant de ce lieu idyllique. Arrivés à « La Tablée du Marquenterre », on choisissait une spécialité du restaurant comme plat, une anguille grillée escortée de quelques légumes et une tartelette aux citron et argousier en dessert. Comme le temps s’avérait clément, mon conjoint et moi choisissions de déjeuner à la terrasse. Nous commencions par goûter le poisson d’eau douce et il se révélait exquis et de plus sans arêtes ! Mon époux et moi dégustions ce mets dont les hollandais raffolent. Quant à la gourmandise, nous étions un peu déçus car le parfum de l’agrume annihilait celui du fruit. Et un express comme digestif ! Se sentant un peu fatigués, mon mari suggéra de faire une sieste dans la voiture. Il allongea les sièges de devant et l’ambiance contribua à nous faire piquer un petit somme. Au terme d’un certain temps, nous nous sommes réveillés et étions prêts à repartir pour un nouveau parcours. Trois itinéraires étaient prédéfinis : le premier d’une heure, le second de deux heures et le dernier de trois heures.


Ces parcours pouvaient aussi être réalisés en calèche. Jacques et moi options pour le plus court et repassions par les mêmes endroits que le matin. Une atmosphère de quiétude se dégageait. Un moment donné on a vu une pancarte indiquant la héronnière, nous avons suivi le chemin y conduisant. Mon conjoint et moi sommes entrés dans un poste d’observation,


nous remarquions très distinctement toujours à l’aide des jumelles au sommet des grands pins, des spatules blanches partageant l’espace avec des cigognes. Tout ce petit monde vivait en parfaite symbiose. Un guide expliquait que les comportements agressifs apparaissaient en présence de petits à défendre. Après avoir contemplé ces merveilleux échassiers dans leur univers céleste, je ressentais une grande paix néanmoins nous quittions ce parc sans avoir vu les phoques ni les veaux marins.


L’après-midi touchait à sa fin, ma moitié et moi nous sommes rendus à Rue, village situé à 8 kilomètres de notre point de départ pour y admirer la chapelle du Saint-Esprit. Cette chapelle a été édifiée entre le 15ème et le début du 16ème siècles, dans un style gothique flamboyant. Elle possédait une magnifique décoration et une jolie statuaire en façade. Le tympan illustrait les sept douleurs de la Vierge. Dès l'entrée, le narthex impressionnait par la finesse des sculptures, notamment au niveau de la voûte, taillée comme de la dentelle. Je restais béate d’admiration devant la voûte et pensais à ces sculpteurs très imprégnés de Dieu pour réaliser une telle merveille. Je remontais dans la voiture la tête dans le monde d’en haut en oubliant que notre trajet comportait quand même 127 kilomètres pour rejoindre notre agréable « Fourmilière ».

DECOUVERTE ORNITHOLOGIQUE (4)


Des fuligules milouins au dos gris très clair finement vermiculé, encadré de noir à la poitrine et à l'arrière. Le cou et la tête étaient d'un brun rouge éclatant, terminés par un bec noir barré de bleu.


Et des fuligules morillons au plumage noir brillant et aux flancs blancs, parés d'une fine huppe noire de 5 cm et retombante.


Un peu plus loin, quelques promeneurs individuels puis toujours aussi majestueux, des cygnes d'une blancheur virginale, pesant jusqu'à 15 kg et mesurant 1,50 m environ glissaient sur l'eau en silence


parmi les oies cendrées ancêtres de la plupart des races d'oies domestiques. Elles mesuraient entre 68 et 90 cm pour une masse de 2,5 à 3,6 kg et une envergure variant entre 147 et 180 cm et s‘avéraient bien plus sveltes que Pépita et signalaient en cacardant notre présence et prenaient peu après leur envol pour fuir le danger.

samedi 7 mai 2011

DECOUVERTE ORNITHOLOGIQUE (3)


Notre groupe faisait une halte dans un poste d’observation, petite cabane en bois comportant des trouées dans un mur, où d‘autres groupes de visiteurs étaient présents afin d’observer les oiseaux. On poursuivait gentiment notre promenade pédagogique, puis sur une étendue d’eau des canards de surface et plongeurs cancanaient. Les canards de surface étaient nommés ainsi car ils trouvaient principalement leur nourriture à la surface des étendues d'eau. Ces canards plongeaient rarement et seulement à mi-corps, la queue à la verticale et les pattes hors de l'eau pour atteindre le fond et fouiller dans la vase avec leur bec. Ils avaient des couleurs chatoyantes et appréciaient leur milieu aquatique,


parmi eux des canards souchets dont la tête était vert bouteille avec des reflets noirs, la poitrine blanche, les flancs et le ventre marron-roux et le haut du dos brun. Les ailes sur le dessus étaient gris bleuté avec un miroir vert (barre iridescente dite spéculaire dessinée sur les plumes des ailes.) et la couverture sous-alaire blanche avec le bord postérieur noir et des plongeurs car ils se nourrissaient principalement en plongeant sous l'eau faisant des cabrioles sous l'eau.

DECOUVERTE ORNITHOLOGIQUE (2)


Perchées dans leurs nids en haut des arbres des cigognes blanches. Elles pouvaient mesurer jusqu'à 1,30 mètre de hauteur, pour un poids compris entre 2,7 et 4 kg, avaient une envergure de 1,80 mètre, voire 2 mètres. Leur bec, de couleur rouge orangé, mesurait presque 20 cm. Les yeux étaient noirs, et deux traits noirs les encadraient, donnant ainsi comme une impression de "maquillage". Le plumage était entièrement blanc, à l'exception des rémiges (grandes plumes rigides de l'aile) qui étaient noires. On croit souvent à tort que la queue de la cigogne blanche est noire, trompé par ses grandes et larges ailes qui la recouvrent intégralement. Les Cigognes blanches vivaient en moyenne entre 15 et 20 ans. Parce qu'elles nichaient près de l'homme et revenaient sur leur nid chaque année, il pouvait finir par dépasser 500 kg de brindilles diverses.


Puis redescendant notre regard, on pouvait apercevoir des spatules blanches, une autre espèce d'échassier à long bec en forme de spatule lui permettant de remuer la vase et d'avaler du plancton. D'une longueur de 88 cm et d'une envergure de 130 cm, ces oiseaux fréquentaient les milieux aquatiques ouverts de faible profondeur comme les lagunes ou les roselières. Ils nichaient en colonies dans les roseaux, parfois dans les arbres ou les arbustes. Malheureusement, les hérons cendrés se cachaient ce jour là.


Progressant dans notre découverte, des avocettes élégantes se reposaient au bord de l’eau. Elles étaient parées d’un plumage blanc sauf un capuchon noir et des marques noires sur les ailes. Un bec long et incurvé vers le haut et de longues pattes bleues les caractérisaient. Les avocettes fréquentaient les estuaires, les baies, les marais salants et autres zones humides. Elles se nourrissaient de crustacés, de larves et de vers grâce à leur bec long, effilé et sensible, leur permettant de sonder la vase pour les retrouver. Les avocettes nichaient sur le sol, souvent en petits groupes, parfois avec d'autres espèces.

DECOUVERTE ORNITHOLOGIQUE (6 mai 2011)

Samedi 16 avril 2011, Jacques et moi nous échappions de la « Fourmilière » en direction de la baie de Somme afin de découvrir le monde ornithologique. Cet endroit de prédilection s’appelait le parc du Marquenterre localisé à Saint-Quentin-en-Tourmont dans le département de la Somme situé à 133 kilomètres de notre village, s'avérant un bel observatoire naturel ornithologique. Nous partions de bonne heure afin de ne pas manquer la visite commençant à 10H. Ce jour là, le temps s’avérait assez gris et un peu frisquet. Notre couple roulait gentiment et j’achevais ma nuit après quelques kilomètres. On traversait Saint-Quentin-en-Tourmont abritant trois campings, étonnant pour une si petite commune.


Une fois parvenus au lieu convoité, Jacques et moi constations un grand nombre de voitures sur le parking et plusieurs cars de tourisme. Nous nous garions et avancions jusqu’à un établissement faisant café restaurant. On consommait son immanquable express matutinal et jetait un œil sur les plats proposés par « La Tablée du Marquenterre ». Mon mari et moi quittions le lieu et patientions avec d’autres personnes l’arrivée d’un guide naturaliste pour observer avec nous les oiseaux et nous aider à décrypter leur vie sauvage. Une jeune fille arriva, se présenta et commença par nous expliquer que le parc appartenait à un particulier. A l’origine il était dédié à la culture des tulipes et des jonquilles. Le climat s’avérant favorable, les fleurs poussaient dans la baie de Somme avant les autres pays. Après l’introduction du marché commun, la Hollande notamment produisait ces plantes à bulbes moins chères, la culture ne se révélant plus rentable, le propriétaire a donc imaginé sa transformation en réserve naturelle. Le parc s’étendait sur 200 hectares. La guide nous proposa d’effectuer une partie d’un parcours pédagogique avec nous.


Elle nous montrait un argousier, petit arbuste épineux spécifique du littoral nord de l’Europe se parant de baies oranges comestibles, très riches en vitamine C dont les oiseaux sont friands. Pour notre plus grand plaisir, quelques oiseaux nous avaient honorés de leurs présences.

jeudi 21 avril 2011

LE MONDE DE FEU GEORGES GARVARENTZ (4)



Ce château, de style renaissance, classé monument historique, est aussi appelé le « Versailles Normand ». De la forteresse élevée au XIIIème siècle, il ne subsiste qu’une motte couverte d’un labyrinthe végétal qui matérialise l’emplacement d’une ancienne tour talutée.
Sur les façades, c’est la ligne verticale, soulignée notamment par la hauteur des baies et des cheminées, qui domine. La décoration est assez chargée : chaque baie, chaque fenêtre, chaque lucarne est surmontée d’un fronton cintré ou triangulaire dont le centre est occupé par un mascaron inspiré des masques de la Commedia dell’arte. On note l’association de trois couleurs : le bleu de l’ardoise, symbole du ciel, le blanc de la pierre, couleur royale, et le rouge de la brique, couleur des empereurs romains.
Le grand escalier d’honneur est entièrement logé dans l’avant-corps. Au niveau inférieur du corps de logis, qui abrite un musée de la reliure exposant des œuvres très anciennes essentiellement religieuses, se trouvent :
Une pièce de rangement dans laquelle on entreposait notamment les bûches et le vin à servir le jour-même ainsi que la cuisine avec sa cheminée monumentale, à l’intérieur de laquelle les cuisiniers pouvaient circuler. Etonnamment un puits apparaissait à l’intérieur où les occupants de la demeure puisaient de l’eau. Une sorte de banc en pierre construit dans le renfoncement des fenêtres permettait de profiter de la lumière naturelle pour effectuer des travaux de couture. Cette salle est directement reliée au premier étage par un escalier de service.
Au second niveau, on découvre successivement :
La bibliothèque dans laquelle on conserve un impressionnant extrait des minutes de l’interrogatoire de Ravaillac, exposé dans une vitrine par ailleurs un beau tableau représentant Marie de Médicis (le grand-père de l’épouse du premier propriétaire fut un de ses ministres) ornemente un mur. Au-dessus de ce tableau, la devise des Montmorency y est affichée. Le carrelage rouge reprenant les différents emblèmes de cette famille (l’aigle, le lion, le trèfle à quatre feuilles au milieu d’une branche de laurier et la croix des Croisés) égaye la pièce.
Le Grand Salon en partie Louis XV, avec, au centre, des sièges recouverts de tissus aux motifs de fables de La Fontaine et de personnages exotiques et, le long des murs, des sièges cannés. Un paravent à quatre pans protégeait des courants d’air la personne installée sur le lit de repos, meuble confortable souvent utilisé pour la conversation. Des lambris, sculptés dans les parties supérieures, agrémentent les quatre murs et le tapis recouvre une grande partie du parquet. La partie centrale au plafond, peinte en bleu, est encadrée par un bandeau d’ornement.
La salle à manger dont le sol carrelé aussi aux armes des Montmorency ajoute une touche plus gaie à la pièce. Les tapisseries et la cheminée ont été apportées au décor bien plus tard.
Les appartements de Madame, dont une chambre dans laquelle on reconnaît un portrait d’Henriette de France, reine d’Angleterre. Le secrétaire trônant dans la pièce était équipé d’un dispositif d’ouverture ingénieux : l’ouverture du cylindre déclenchait le déplacement de la tablette et le retrait de celle-ci commandait la fermeture du cylindre quant au décor un dessus de porte est agrémenté de brins de muguet.
Et enfin un petit bureau.
Le domaine de 80 hectares comprend également :
A l’est, un parc traversé par une longue allée dans le prolongement du château, bordée symétriquement par des carrés de pelouse et, au-delà, par une zone boisée, au nord, des jardins à la française parsemés de statues. Une vaste pièce d’eau entourant complètement le château et la motte féodale qui s’y reflètent, ces sortes de douves sont agrémentées de jets d’eau. A l’ouest, des communs et une ferme situés de part et d’autre de l’allée qui mène du portail à la cour d’honneur.
Après cette délicieuse visite du « Versailles Normand », Jacques et moi reprenions la route. Notre trajet comportait 102 kilomètres jusqu’à notre village isarien. Nous tressaillions de joie consécutivement à ces deux évasions insolites et plaisantes. On arrivait à la « Fourmilière », la vaste étoile incandescente nous avait déjà souhaités « bonne nuit ».

LE MONDE DE FEU GEORGES GARVARENTZ (3)

Cette ville rendue tristement célèbre par « le Barbe-Bleue de Gambais » ou Henri Désiré Landru. Jacques et moi nous arrêtions au « Clos Saint-Pierre ». Derrière la façade rouge de ce restaurant, se cachait une spacieuse salle à manger contemporaine et lumineuse. La grande baie vitrée diffusait la lumière. Quelques clients avaient choisi de déjeuner à la petite terrasse ombragée par un tilleul. Le menu d’été nous avait mis l’eau à la bouche. Une serveuse nous apporta un amuse-bouche pas très recherché, une rémoulade de crabe mais l’entrée bien que froide me semblait sortir un peu de l’ordinaire, un carpaccio de magret de canard entre deux figues. Ce mariage de sucré salé s’avérait goûteux et la saveur envahissait agréablement la bouche. Mon regard avait été attiré par une tenture, accrochée sur un mur, représentant la carte des vins de France. S’ensuivaient des mignons de porc aux girolles et haricots verts assaisonnés d’un jus au romarin. Le parfum de cette plante aromatique rehaussait le goût de la viande et les chanterelles avaient absorbé le jus les rendant délicieuses. Un petit rosé Côte de Provence AOC Château La Moutète accompagnait subtilement notre plat. Le dessert se révélait un peu calorique mais alliait des saveurs plaisantes, un moelleux coulant chaud au caramel escorté d’une crème anglaise. Nous quittions l’établissement vers 14H30 en direction du château de Breteuil-sur-Iton, situé dans l’Eure. C’était la fureur de vivre. La chaleur dans la voiture se faisait nettement sentir. Une mamie au bord de la route vomissait son déjeuner copieusement arrosé, sans doute, sa famille la soutenait dans cette épreuve. Le soleil se réverbérait sur le pare-brise augmentant la température intérieure du véhicule. Notre couple atteignait enfin la ville bretolienne. Au café où nous consommions notre pénultième express, le limonadier nous expliquait qu’il y avait erreur sur la ville. Ce n’était pas le bon Breteuil. Le Breteuil du château se trouvait dans les Yvelines. On lui demandait si un château était localisé dans les parages, il nous proposa Beaumesnil, autre ville euroise. Sur la route, Jacques et moi faisions une halte à la Ferrière-sur-Risle, petite commune de l‘Eure. Le village comporte un mélange harmonieux de maisons en briques et de maisons à colombages.


Sur certaines maisons à colombages, le plâtre entre les poutres est gravé de curieux motifs géométriques.


Nous arrivons devant la halle du XIVème siècle. L’intérieur de la halle est soutenu par une forêt de poutres massives. La rue grande qui borde la halle abrite plusieurs enseignes de commerces qui rehaussent encore l’alternance de maisons en briques et à colombages. Ma moitié et moi buvions notre éternel café avant de poursuivre notre parcours vers ce monument historique. A 17H30, nous parvenions à Beaumesnil.